Après une nuit dans la cellule de la mairie de Hecho, les évadés rejoignaient en autobus Jaca et étaient incarcérés dans la prison de la tour de l’Horloge. Un premier interrogatoire permettait aux Espagnols de faire le tri. Les aviateurs alliés qui bénéficiaient d’accords entre Franco et leurs pays, étaient rapidement dirigés vers Gibraltar puis regagnaient l’Angleterre.
Les Juifs arrivés illégalement étaient incarcérés plus ou moins longtemps. Leur situation clarifiée parfois avec l’aide du Joint Distribution Committee, entité judéo-américaine d’entraide, ils gagnaient le Portugal puis l’Amérique.
Les Français qui parfois se présentaient comme Belges ou Canadiens par peur d’être refoulés, étaient pour l’immense majorité emprisonnés. Ils étaient enfermés dans des prisons (Pampelune, Totana…) ou dans des camps d’internement répartis sur le territoire espagnol. Le plus tristement célèbre et le plus important était le camp de Miranda de Ebro (Burgos). Après un séjour très difficile (promiscuité, maladies, manque de nourriture et d’eau…) de quelques semaines à quelques mois, ils étaient relâchés et se dirigeaient vers Madrid puis Malaga ou Setubal. De là, en bateau, ils gagnaient l’Afrique du Nord. Venait ensuite l’engagement dans les armées de la France libre ou dans l’armée anglaise et une formation militaire intense.
Ils étaient alors prêts à revenir pour contribuer à la Libération de l’Europe.