Pris en charge par le passeur Del Estal, le groupe composé de six personnes avait fait une halte à l’hôtel Loustalot (voir ce lieu). Au milieu de la nuit, il repartit. Après trois quart d’heure de marche, le guide leur dit de se resserrer parce que le chemin est moins visible. Le lieutenant d’Alnoncourt donna l’ordre de diminuer les distances mais de ne pas se regrouper. Quelques minutes plus tard, des coups de feu éclataient au milieu des aboiements de chiens. « Quatre soldats allemands étaient déjà sur moi, racontait d’Alnoncourt. J’entendis un bruit de course, plusieurs rafales de mitraillettes. Mes camarades qui me suivaient tentaient de fuir. Mais le guet-apens était bien monté, nous étions encerclés. Nous fûmes regroupés mais le capitaine Jeanpierre manquait. » Le sergent Bucher fut lui aussi tué.
Ce n’était pas la première embuscade. Un premier convoi, conduit lui aussi par le passeur Del Estal, avait été arrêté dans la nuit du 13 au 14 juillet, près de Saint-Christau. Les Allemands les attendaient cachés derrière un talus.
Sur les douze personnes des deux convois, deux furent tués lors des embuscades, les autres furent déportées en Allemagne. Sept succombèrent dans les camps dont les trois frères Montel. Del Estal aurait dénoncé 29 personnes entre mai et juillet 1943. Il fut fusillé, après jugement, en 1946.