#Lieu d'intêret

La gare d’Oloron Sainte-Marie

Malgré les contrôles des gendarmes français puis allemands à partir de novembre 1942, le train était pour les futurs Évadés, munis de vrais ou de faux papiers, le moyen le plus rapide pour rejoindre les Pyrénées.

Refusant le STO (Service du travail obligatoire),  René Vignau-Loustau prend le train depuis Tarbes, direction Sarrance où, lui a-t-on dit, il pourra trouver des passeurs qui l’aideront à rejoindre l’Espagne. Dans le train entre Pau et Oloron un policier allemand entra dans son compartiment.

« Il me regarde, le visage sévère et m’apostrophe dans un français très approximatif :

- Contrôle papiers, billets train, bagages !

Sans un mot je m’exécute, il examine lentement les documents que  je lui tends, fouille ma valise. Il me regarde une nouvelle fois avec insistance.

 - Vous faire quoi à Sarrance ?

Surpris, j’ai heureusement le réflexe rapide. Sans hésitation, sans abaisser les yeux, je réponds calmement :

Je vais rendre visite à mon oncle âgé pour l’aider dans ses travaux à la ferme et rapporter de la nourriture à Tarbes.

Le soldat m’examine encore, réfléchit, semble hésiter… Avec soulagement je le vois se diriger vers le couloir du wagon. Mais, brusquement, il se retourne  et m’apostrophe à nouveau, brutalement :

- Le nom de votre oncle ?

Sans hésiter, je prononce le premier nom qui me vient à l’esprit et soutiens son regard. Il réfléchit encore, esquisse un espèce de rictus méprisant, puis tourne les talons définitivement ».

René Vignau-Loustau, De l’arrestation au camp de concentration, Mémoires de guerre, des béarnais sur tous les fronts 1939-1945, édition Maison du Patrimoine, Oloron Sainte-Marie 1995.

 

Avenue De la Gare, 64400 Oloron Sainte-marie

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