#Champ de Bataille
Le char Sherman de Wibrin
Le village de Wibrin fut occupé pendant la Bataille des Ardennes par l’armée allemande faisant son retour dans la région dès le 16 décembre 1944. Environ un mois plus tard, le village était libéré après de lourds affrontements. Un char américain Sherman ayant participé aux combats a été conservé sous l’église du village en l’honneur de ses libérateurs.
Le 19 décembre, l’armée allemande prenait le contrôle de Wibrin au début de la nuit et occupait simultanément Houffalize. L’armée américaine fit son retour dans le village le 14 janvier. Dans la matinée, les forces allemandes composées de l’arrière-garde de la 116ème Division Blindée et de restes de diverses unités retinrent bien leurs positions. C’est dans l’après-midi que la Compagnie H du 66ème Régiment Blindé (2ème Division Blindée), commandée par le Capitaine James Burt prit le dessus en attaquant par l’ouest, surplombant ainsi leurs positions.
La libération du village laissa pour témoins quatre chars américains M4A3 Sherman, mis hors service lors des combats. Le véhicule présent sous l’église fut retrouvé plus haut, au niveau du terrain de football. Après la guerre, des ferrailleurs venus récupérer le métal des épaves entamèrent la découpe du véhicule. Le bourgmestre de l’époque, Adolphe Delacollette, eut tout juste le temps d’arriver sur les lieux et ordonna d’arrêter les manipulations immédiatement.
Le Sherman allait être sauvegardé afin de mettre à l’honneur les combattants américains. D’abord déplacé en son état vers l’emplacement actuel en 1948, il fut ensuite restauré à l’Arsenal de Rocourt en 2009. Un an plus tard, le nouvel espace de mémoire était inauguré. Les habitants vinrent nombreux pour fêter le retour du char du village et célébrer ce geste de reconnaissance aux libérateurs du 14 janvier 1945.
Aujourd’hui, on peut encore observer les impacts d’obus dans le blindage frontal. Les trous d’environ 10 centimètres de diamètre suggèrent des impacts infligés par des canons de 75 millimètres. Ceux-ci proviendraient probablement des chars Panther ayant combattu dans la région. Le canon, quant à lui, fut explosé après la guerre par le Génie belge, venu nettoyer le terrain de tout risque de dommage collatéral. De fait, un obus était resté coincé dans le canon lors des combats. Le véhicule, calciné de l’intérieur, fut repeint dans la teinte verte d’époque. À côté du char se trouvent également des plaques commémoratives installées à l’occasion des 40ème et 50ème anniversaires de la Bataille des Ardennes.