Le 18 décembre, le curé du village vit un groupe d’artilleurs américains traverser le village et se précipiter vers La Roche-en-Ardenne. Aux interrogations muettes des habitants, ils ne répondirent que par quelques gestes d’impuissance.
Il y eut plusieurs jours d’agitation dans les villages voisins, touchés par les combats, perceptibles à distance. Le 20 décembre, Bérismenil fut pris d’assaut par la 116ème Division Blindée Allemande. Cette unité venant de Houffalize s’empara du village et y installa des batteries d’artillerie. Une période d’occupation s’ensuivit, ravivant la peur au sein de la population. Les 26 et 27 décembre, les bombardements alliés s’enchainèrent sur la région, causant des dégâts majeurs. Au centre du village, des murs et des toits s’effondrèrent. L’impact des bombes souffla portes et fenêtres, et incendia plusieurs maisons. Entre les blessures à soigner en urgence et le matériel intact à mettre en sécurité, les habitants s’organisèrent avec les moyens du bord. Ce n’est qu’après la libération du 13 janvier 1945 par la 84ème Division d’Infanterie Américaine que l’accalmie se fit sentir.
En février, le curé du village rendit compte des conséquences des combats. À ce moment, on dénombrait treize victimes civiles, dont cinq personnes tuées, trois personnes fusillées et cinq personnes décédées des suites de leurs blessures et du froid. De nombreuses demeures du village étaient endommagées ou détruites, rendues inoccupables pour les habitants. Des arbres s’étaient effondrés et une quantité importante de matériel abandonné jonchait le sol. Le moral des civils avait été durement éprouvé, et au-delà des pertes humaines, l’état sanitaire et la fertilité des sols étaient particulièrement préoccupants.
En mémoire de ces évènements traumatiques, une stèle pour les victimes du mois de janvier fut installée sur la placette devant l’église, aux côtés du monument de la Première Guerre mondiale. Un monument aux morts de la Seconde Guerre mondiale fut ajouté près de l’école du village.