#Histoire

La maison en feu

L'histoire de la ville du jour J, le 6 juin 1944, a été cimentée par le film "Le jour le plus long". Ce film met l'accent sur les débarquements aéroportés dans la ville et sur une maison incendiée. La maison se trouvait autrefois de l'autre côté de ce mur, dans ce qui est aujourd'hui le terrain du Musée aéroporté (Airborne Museum).

Les récits de ce qui s'est passé à la fin du 6 juin 1944 ont attiré des millions de visiteurs dans la ville pour explorer, apprendre et se souvenir. Raymond Paris, âgé de 20 ans, était l'un des habitants de cette nuit-là. Il vivait dans la ville depuis 1931 et connaissait beaucoup de monde.

Dans la nuit du 5 juin, vers 22 heures, Raymond était couché dans son lit et se souvenait avoir entendu les cloches de l'église sonner dix fois. Au même moment, il écoutait la radio et s'excitait car la résistance locale avait annoncé que l'invasion était imminente.

On a alors frappé à la porte d'entrée de sa maison. Il a répondu et a été accueilli par deux de ses amis. Il est rapidement informé qu'une maison située à 200 mètres de là, de l'autre côté de la route, est en feu. Son père était pompier et devait lui aussi réagir à cette nouvelle. La maison en feu appartient à Julia Pommier, une dame âgée qui s'occupe des enfants de la ville.

Avec son père et deux amis, ils courent à la caserne et récupèrent les deux pompes à eau. Ils se dirigent le plus rapidement possible vers l'incendie avec les lourdes pompes, car l'alarme a déjà été donnée. Ils ont atteint la maison et ont commencé à essayer d'éteindre le feu.

Raymond se souvient que, soudain, le ciel s'est rempli de silhouettes d'avions, d'immenses formations. Ils se sont approchés à basse altitude et sans bruit, volant à environ 250-300 mètres de haut. Le bruit s'est ensuite intensifié au fur et à mesure qu'ils passaient au-dessus de leur tête, jusqu'à devenir assourdissant, selon Raymond. Ils ont d'abord cru qu'il s'agissait d'un raid de bombardement, mais rapidement, aucune bombe n'est tombée et ils ont compris qu'il s'agissait d'autre chose. Unetrentaine de soldats allemands sont ensuite venus rejoindre le groupe de civils qui tentaient d'éteindre l'incendie de la maison. Ils n'étaient pas là pour aider, mais plutôt pour observer et surveiller, car les civils étaient dehors après l'heure du couvre-feu.

Raymond se souvient qu'une deuxième grande formation a survolé la ville et que les Allemands parmi eux ont commencé à tirer sur les avions au-dessus. Ils pouvaient alors voir des parachutistes sauter des avions et descendre au sol. Les parachutistes ont commencé à descendre directement dans la ville. Non loin de la maison se trouvait l'entrée du parc local, et c'est là que Raymond vit pour la première fois un parachutiste américain tué. D'autres parachutistes commencèrent bientôt à descendre autour de lui, à détacher leur harnais et à disparaître dans la nuit. Raymond se rendit compte que la situation était devenue dangereuse et il rentra chez lui.

Raymond se réfugie dans la cour de leur maison pendant que la bataille se déroule. Ils sont rejoints par leurs voisins, les familles LeClerc et Philippe. Il voulait sortir pour jeter un coup d'œil, mais il se souvenait qu'ils avaient tous peur d'être abattus, pris dans les tirs croisés. Ils étaient également enthousiastes car ils savaient que la libération était désormais en bonne voie.

Mme Dufost était retournée chez elle pour voir si la famille s'était réveillée pour commencer la routine quotidienne de cuisson. Elle lui a rapporté qu'il y avait beaucoup de soldats sur la place, mais qu'aucun d'entre eux ne portait d'uniforme allemand. Peu à peu, de plus en plus d'habitants sont sortis dans la rue pour saluer les Américains, et non les Britanniques comme ils le croyaient.

La maison que les civils locaux ont tenté de sauver a été détruite par le feu. Elle a été démolie et n'existe plus. Le terrain où se trouvait la maison est aujourd'hui le musée aéroporté.

Rue Eisenhower, 50480 Ste Mère Eglise

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