#Histoire

Un atterrissage prématuré

Lorsqu'un planeur britannique transportant des soldats est contraint d'atterrir prématurément, les hommes à bord sont en danger de mort.

En route vers Arnhem
Le matin du dimanche 17 septembre 1944, 45 planeurs Airspeed de type Horsa quittent Manston, au Royaume-Uni, à destination de Wolfheze, près d'Arnhem. L'un des appareils n'arrivera jamais à destination. Au lieu de combattre sur la ligne de front, une aventure éprouvante en territoire occupé attend les 28 occupants. Le premier lieutenant et pilote de planeur Roland Gerrard 'Dusty' Millar se souviendra plus tard du moment où les choses ont mal tourné, le dimanche 17 septembre. Le câble s'est tendu avec un énorme fracas contre le planeur et, au même moment, la corde de gauche s'est rompue sous l'effet de la tension. (...) C'était fini. L'avion remorqueur a disparu avec un morceau de câble qui traînait derrière lui. (....) L'incident a duré moins d'une minute (...) A l'exception du bruissement du vent, le silence était devenu total. Nous avons tiré le levier pour débrancher les câbles (ils ne fonctionnaient pas) et nous avons cherché un endroit approprié pour atterrir.

Atterrissage
Jimmie Barclay, le copilote de Millar, pose sans encombre l'Airspeed Horsa dans un champ de pommes de terre, à un kilomètre et demi au nord de De Moer. Le groupe de soldats se rassemble dans la forêt voisine. Bientôt, les premiers civils arrivent pour accueillir les soldats. Mais ceux-ci ont d'autres idées. Nous voulions sortir de là le plus vite possible. Mettre le feu au planeur n'aurait fait qu'attirer l'attention. (...) Cet accueil formidable a été très douloureux. Jimmie et moi avons essayé d'expliquer qu'ils n'étaient pas encore libérés et que nous étions descendus au mauvais endroit. Quelqu'un a crié "Moofa" ou quelque chose comme ça". Les Allemands n'étaient en effet pas loin.

En fuite
Les gardes du dépôt de munitions voisin, Munitions Ausgabe Stelle 8/VI, ont également vu le planeur descendre et se sont rapidement mis en quête du lieu d'atterrissage. Entre-temps, les Britanniques sont partis, accompagnés de deux membres du groupe de résistance André. Tout le groupe se cache dans une meule de foin, à 500 mètres du lieu d'atterrissage. Ils arrivent juste à temps. Quinze boches nous cherchaient. Ils ont tiré en direction de la forêt. Ils fouillaient les champs. (...) Le tir des Allemands était assez proche. (...) Ils ont mis le feu à notre planeur tout neuf et ça m'a fait de la peine. Les hommes se cachent jusqu'à la tombée de la nuit, puis se dirigent vers le polder d'Overdiepse. Le groupe a une longue route devant lui. Elle les mènera, via Elshout, jusqu'à la Kampina, près de Boxtel. Ce n'est que le 25 octobre qu'ils pourront serrer la main de leurs camarades de la deuxième armée, cinq semaines après l'atterrissage en catastrophe.

Photos