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Même en temps de guerre, des moules de Yerseke

Le jeudi 26 octobre 1944, un long convoi de camions traverse le Kreekrakdam en direction de l'ouest. Il s'agit de soldats du Queen's Own Cameron Highlanders of Canada, chargés de relever le Essex Scottish Regiment. À 15 heures, l'avant-garde atteint les soldats épuisés du Essex Regiment, et le nouveau bataillon prend la relève en direction de Krabbendijke.

L'opération Planet, nommée d'après les noms de code des objectifs d'attaque tels que MARS et MERCURY, s'est déroulée sans problème en l'absence de l'ennemi. Hormis quelques mines en chemin, les premiers Canadiens arrivent à Krabbendijke à 18 h 05. Il n'y a pas de temps pour la conversation, car l'attaque se poursuit sans interruption. À 20 heures, l'avant-garde essuie des tirs ennemis près d'Oostdijk. Ils pensent d'abord qu'il s'agit de leur propre artillerie, mais on leur assure qu'il n'y a pas de canons canadiens positionnés à Oostdijk.

Après un bref cessez-le-feu, au cours duquel les défenseurs allemands se replient, les Canadiens atteignent les polders inondés à l'ouest d'Oostdijk. Plus loin, on aperçoit la route en haut de la digue qui s'étire en un long chemin sinueux à travers le vaste paysage gorgé d'eau et qui disparaît à l'horizon.

Le commandement supérieur leur ordonne d'avancer sans délai vers Yerseke, pour traverser le canal du Beveland Sud au Postbrug ou à Wemeldinge. Longeant la digue et la zone inondée, les Canadiens se dirigent vers le village de pêcheurs. Sans rencontrer l'ennemi, les premiers soldats canadiens entrent dans Yerseke à 1 h 50 du matin, le vendredi 27 octobre. Heureusement, le village est libéré sans combat.

À l'aube, des patrouilles sont envoyées pour vérifier s'il reste des soldats allemands. Deux Canadiens prennent un petit bateau à rames pour enquêter sur des rumeurs selon lesquelles des Allemands se cacheraient dans une usine inondée. La profondeur de l'eau est de deux mètres, rendant la porte d'entrée de l'usine inaccessible. En guise d'alternative, les soldats brisent l'une des grandes fenêtres et pénètrent à l'intérieur du bâtiment. Alors que le bateau flottait lentement à l'intérieur, ils ont remarqué de grandes étagères remplies de rangées de bocaux en verre. D'étranges choses jaunes et brunes flottaient à l'intérieur des bocaux, qu'ils n'ont pas pu identifier immédiatement. Soudain, l'un des soldats reconnaît le contenu et s'écrie : "Sacré Mackinaw, c'est plein de moules ! La première jarre avait déjà été ouverte et le meilleur plat de Zélande disparut rapidement dans la bouche des soldats affamés. Ils chargent le bateau de leur butin jusqu'à ce qu'il se renverse presque. Ils rentrent prudemment en pagayant. De retour à la compagnie, ils se rendent compte qu'ils ont oublié de chercher des Allemands. Les éclaireurs se taisent et se contentent de signaler qu'il n'y a personne dans l'usine. Si des Allemands s'étaient trouvés là, ils n'auraient certainement pas constitué une menace, trop occupés qu'ils étaient à déguster les délicieuses moules.

Oude Torenstraat, 4401 EX

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