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Le drame de la rue Ferrer

Frameries est un point de transit important sur le long chemin de l’Allemagne. Par cette localité, il est possible de descendre au sud-est vers le carrefour du Cheval Blanc et la direction de Binche.

Par la suite, il est aisé de rejoindre la vallée de la Meuse et là d’arriver jusqu’en Allemagne ou de traverser, à couvert, le massif ardennais. Mais en fin d’après-midi, le 2 septembre, le secteur entre Frameries et le Cheval Blanc devient une souricière. En pointe du Combat command B (CCB) qui remonte depuis la région d’Avesnes-sur-Helpe, la Task Force Lovelady est à Frameries peu après 17 heures. Dans le même temps, le Combat command A (CCA) remonte par les carrefours de Bois Bourdon et du Cheval Blanc. La pointe d’un triangle Bavay-Ciply-Maubeuge passe sous contrôle américain et sa traversée devient de plus en plus périlleuse.

Une dizaine de camions de munitions et d’ambulances allemandes se trouvent piégés à la sortie sud de Frameries, dans le bas de la rue Ferrer, un peu avant le pont du Berger. Momentanément abritée derrière les maisons, la colonne sera sous le feu des tanks américains si elle se remet en route. Vers 21h30, les Allemands préparent la destruction de leurs véhicules. À pied, ils auront plus de chances de passer inaperçus avec la tombée de la nuit. Vers 22 heures, une formidable explosion souffle le bas de la rue Ferrer. Dix-sept maisons sont détruites et une dizaine d’autres sinistrées. Une trentaine de corps sont relevés parmi les Allemands, pour la plupart les blessés intransportables et abandonnés à leur sort dans les ambulances. Parmi les riverains terrés à l’abri de leur cave, si beaucoup ont tout perdu, il n’y a miraculeusement que sept blessés. Les Framerisois s’affairent à éteindre les incendies et à prendre en charge les sinistrés.

Rue Ferrer, 7080 Frameries

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