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La compagnie Scamaroni et la libération de Caen

Dès l’annonce du Débarquement, des membres des Forces Françaises de l’Intérieur et des résistants de Caen se rassemblent au sein de la compagnie Scamaroni pour combattre aux côtés des troupes canadiennes et britanniques qui s’apprêtent à libérer la ville.

Constituée par une poignée de résistants sortis de la clandestinité auxquels se sont joints de jeunes volontaires, cette unité prend une part active à la libération de Caen. Son nom rend hommage au résistant corse Fred Scamaroni, ancien chef du cabinet du préfet du Calvados entre 1937 et 1939 et qui s’est suicidé à Ajaccio en 1943 pour ne pas parler sous la torture après avoir été arrêté par la police politique italienne.

Léonard Gille, président du Comité Départemental de la Libération a pris le commandement de la compagnie constituée d’une cinquantaine de volontaires.

Ces derniers transmettent aux Alliés des renseignements civils et militaires, établissent des liaisons avec les résistants du Cinglais et du Bocage, et mènent des actions de sabotage contre les troupes allemandes en arrière des lignes. Ils épaulent la 3e division d’infanterie canadienne lors de son entrée dans la ville le 9 juillet 1944. Ce jour-là, en présence de la compagnie Scamaroni, a lieu le premier lever des couleurs françaises au Lycée Malherbe, devant les troupes alliées et les autorités civiles.

Après la libération de la rive gauche le 9 juillet, les membres de la Scamaroni prennent part au nettoyage des quartiers en ruine, aux nombreuses patrouilles dans le no man’s land, puis à des incursions sur la rive droite de l’Orne encore tenue par les Allemands. Plusieurs résistants sont tués lors de ces patrouilles et des combats : le lieutenant Chatelain et Robert Castel à Caen, le capitaine Poinlanne à Lisieux.

La Scamaroni participe à la libération de Fleury-sur-Orne, puis au matin du 19 juillet, aide les Canadiens à nettoyer le quartier de Vaucelles et les abords de l’usine sidérurgique de Colombelles. Dans l’après-midi du 19 juillet 1944, Caen est totalement libérée.

Le lendemain, le comité départemental de Libération se réunit pour la première fois au grand jour avec pour tâche d’assister le nouveau préfet du Calvados, de faire nommer un maire provisoire, avant la création en septembre 1944 de la délégation spéciale de la ville de Caen chargée d’administrer la ville jusqu’aux prochaines élections.

La compagnie Scamaroni cesse alors d’exister.

Le 23 septembre 1944, le général de Gaulle ordonne que les troupes FFI soient incorporées aux troupes régulières pour continuer les combats. Certains combattants de la Scamaroni n’ont pas attendu cet ordre pour rejoindre la division Leclerc qui se bat dans l’Orne. De août à septembre 1944 de nombreux volontaires caennais et normands s’y engagent pour poursuivre les combats une fois la Normandie libérée.

Caen, 14000

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