#Histoire
L’opération Totalize: la rupture vers Falaise, 7 au 11 août 1944
En dégarnissant leurs défenses au sud de Caen pour contre-attaquer sur Mortain le 7 août 1944, les Allemands ont donné une chance unique au Général Montgomery de faire sauter le verrou empêchant aux Alliés depuis deux mois la percée vers Falaise. La manœuvre générale est confiée au général canadien Crerar et, sur le terrain, l’opération est conduite par le général Simonds du 2e corps canadien. Cette poussée vers Falaise constitue l’opération Totalize.
La première phase de l’opération Totalize est déclenchée dans la nuit du 7 août 1944, par un clair de lune artificiel. 1 000 bombardiers larguent 3 500 tonnes de bombes de part et d’autre de l’axe Caen-Falaise. Trente minutes plus tard un barrage roulant d’artillerie précède la progression, au centre, des deux divisions d’infanterie : à l’est de la route, la 51e division britannique et à l’ouest, la 2e division canadienne, appuyées par la 2e brigade blindée canadienne. Plus de 1 000 véhicules et blindés transportant l’infanterie au plus près du front, s’élancent dans une pagaille indescriptible.
La crête de Verrières, Tilly-la-Campagne, May-sur-Orne, Fontenay-le-Marmion, Secqueville sont repris, comme Saint-Aignan-de-Cramesnil libérée par les Écossais de la 51e Highlands.
A la mi-journée, de nouveaux bombardements sont déclenchés de Bretteville-sur-Laize à Saint-Sylvain atteignant par erreur certaines positions alliées : 300 Canadiens et Polonais sont alors tués ou blessés.
La deuxième phase de l’opération engage des divisons blindées canadiennes et polonaises de part et d’autre de Cintheaux. Peu expérimentées ces unités peinent face à la 89e division allemande et aux restes de la 12e SS. Sous l’impulsion de Kurt Meyer, les Allemands contre-attaquent avec une vingtaine de chars Tigre du 101e bataillon SS de chars lourds.
La 1ère DB perd 40 blindés en une journée.
Le soir du 8 août, alors que 7 km ont été parcourus, Simonds relance les blindés. Les Canadiens de la Force Worthington (4e DB) s’élancent vers la cote 195. Mais confondant leur objectif avec la cote 140, ils se perdent près d’Estrées-la-Campagne, avant de se faire décimer par un groupe de combat de la 12e SS. Les Polonais réussissent de leur côté à briser la ligne de résistance allemande et entrent dans Estrées-la-Campagne. Rapidement contre-attaqués, et obligés de se replier, ils ne libèreront le village que dans la nuit du 10 au 11 août.
En regroupant devant le bois du Quesnay les restes de la 12e SS, les chars lourds du 101e bataillon et quelques blindés de la 9e SS, Kurt Meyer empêchera jusqu’à la fin de l’opération Totalize tout accès vers Falaise.
Le 11 août la progression s’est donc arrêtée à plus de 10 km de la ville, sur une ligne Fontaine-le-Pin/Estrées-la-Campagne. Lancée à partir du 14 août 1944, l’opération Tractable permettra enfin l’incursion vers Falaise.
En 2019, une table d'orientation située le long de la route nationale 158, à Saint-Aignan-de-Crasmenil, informe les visiteurs sur l'opération Totalize.